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Le courrier des entreprises

Les influenceurs : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. »

Le pouvoir des influenceurs est incontestablement en hausse, grâce au rôle central que jouent désormais les médias sociaux et l’économie des créateurs dans la vie des consommateurs. L’emprunt à Jean De La Fontaine illustre bien que la tendance ne soit pas nouvelle (il est né il y a 400 ans !) c’était alors des courtisans mais dans un cercle très fermé, une sorte de lobbying avant l’heure. Les gouvernements tentent de réguler la puissance du phénomène.

Le Marketing d’influence c’est quoi ?

Le marketing d’influence est une stratégie qui consiste à mettre en avant une marque par le biais d’un influenceur. La taille de son marché a dépassé les 16 milliards de dollars en 2022 car un grand nombre d’entreprises ont adopté cette vision novatrice dont le ROI (retour sur investissement) est prometteur. Les nouvelles tendances du marketing se dessinent avec la montée en puissance de Tik Tok, des influenceurs spécialisés, de Twitch, d’Instagram, de l’humanisation, du storytelling et de la transparence du sponsoring.

4 milliards de personnes sur la planète utilisent les réseaux sociaux environ 2 heures et demie par jour. Avant, quand l’idiot du village racontait une ânerie au bistrot du coin, l’idiotie restait cantonnée aux trois poivrots qui louchaient sur leur canon de rouge. Aujourd’hui les bonnes nouvelles comme les bêtises les plus farfelues se répandent plus vite qu’un virus de pangolin. Nous apprenons par exemple que 34% des Américains utilisateurs de TikTok pensent que la terre est plate … Bravo à l’entreprise chinoise ByteDance qui a fait plus de dégât que la Covid sur la jeunesse américaine ! Rien d’étonnant que l’utilisation de Douyin, la version chinoise de Tiktok, soit retreinte et contrôlée en Chine. Vous pouvez mesurer l’influence politique de ces réseaux sur l’avenir de la planète.

Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

Mais revenons à nos influenceurs dubaïotes : comme l’image, y compris filtrée, a pris une grande importance au dépend de l’idée, la moindre jeune fille customisée qui sait utiliser la fonction vidéo de son smartphone, peut devenir influenceuse. De nombreuses actrices, chanteuses ou artistes plus ou moins « bankable » utilisent leur notoriété pour se générer des revenus substantiels en placement de marques ou de produits, comme elles le faisaient dans les publicités tv, mais en supprimant les intermédiaires publicitaires.

Comme la nature humaine nous pousse au voyeurisme, une plastique avantageuse est la meilleure PLV (publicité sur le lieu de vente) pour vendre des produits de beauté.

Comme 94 % des internautes affirment qu’un avis positif les incite à consommer… tout cela tourne bien.

Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.

Le marché du marketing d’influence multiplie ses profits par 20 tous les 5 ans ! 85 % des professionnels du marketing ambitionnent d’accroître la notoriété de leur marque grâce au marketing d’influence et préparent des stratégies de marketing de contenu. Le confinement a fait beaucoup progresser la tendance.

Le Corbeau honteux et confus jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Un outil efficace générateur de tant de profits est forcément du pain béni pour les escrocs et les fraudeurs : deux tiers des personnes interrogées dans les enquêtes racontent qu’elles ont connu une expérience de fraude. Mais le marché tente de se réguler en instaurant des outils contre les faux influenceurs et la création de 320 nouvelles agences de marketing d’influence sur le marché… traçabilité. Les marques ont déclaré que la fraude leur avait coûté 174 millions d’euros.

Le ministère de l’économie tente une concertation :

« Le secteur de l’influence / création de contenus est un vecteur de créativité, d’inventivité et de richesse économique qui prend une ampleur croissante avec la numérisation de nos sociétés.

Pourtant, ces dernières années, l’image du secteur a été ternie par certains agissements d’influence trompeuse ou insuffisamment contrôlée qui peuvent aller jusqu’à mettre en danger la santé des consommateurs. »

« Une grande démarche de co-construction est lancée pour mieux accompagner et encadrer l’activité d’influence. Donnez vos avis sur des mesures concrètes jusqu’au 31 janvier ! »

Pour participer à cette concertation

La démarche semble louable mais le marketing d’influence est mondialisé… que peut faire le gouvernement d’un seul pays ?

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Pierre-Edouard Laigo

Rédacteur en Chef
pierre-edouard.laigo@lecourrierdesentreprises.fr
port. 06 59 056 026

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