Que vous ayez comme ambition de créer ou reprendre une entreprise, votre projet peut nécessiter l’appui financier d’une banque. Comment obtenir un prêt bancaire ? Quelles conditions respecter ? Quelles alternatives s’offrent à vous en cas de refus ? On vous répond dans cette boite à outils.
1ère étape : Constituez un dossier afin de présenter votre projet
Afin d’accomplir votre demande de prêt bancaire, vous devez être en mesure de présenter aux établissements bancaires votre projet de création ou de reprise d’entreprise. Comme disait Nicolas Boileau «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » . Un projet bien préparé est la clef de voute de votre réussite.
Exposez votre business plan
Le business plan de votre entreprise en devenir se doit d’être présenté aux établissements bancaires. Son objectif ? Convaincre les banques de vous apporter leur appui financier ! Synthèse de votre projet entrepreneurial, votre business plan a vocation à décrire aussi bien la stratégie que vous comptez déployer que le retour sur investissement escompté. Nous vous conseillons de vous entraîner auprès de vos proches à présenter votre business plan, comme un sportif qui se prépare à une compétition : on n’a qu’une occasion de faire une première (bonne) impression.
Pour en savoir plus sur et réussir votre business plan, vous pouvez cliquer ICI
Élaborez un plan de financement
Avant de solliciter un prêt auprès d’une banque, il est indispensable que votre projet de création ou de reprise d’entreprise soit suffisamment avancé afin de pouvoir présenter un plan de financement. Intégré à votre business plan, le plan de financement peut être décisif pour l’acception de votre demande de prêt puisqu’il a comme objectif de démontrer la fiabilité financière de votre projet. À cette fin, il fait apparaître les besoins nécessaires au démarrage de votre activité, comparés aux ressources dont vous disposez. Attention à ne pas minimiser vos besoins, et tout prévoir …
Les besoins regroupent :
- Les frais d’établissement (frais liés aux formalités de création tels que les frais de greffes ou les honoraire d’un avocat rédigeant les statuts)
- Les immobilisations incorporelles (les biens immatériels servant durablement l’entreprise tels que les frais de publicité ou d’un logiciel)
- Les immobilisations corporelles (les biens matériels tels que le mobilier ou des véhicules)
- Les immobilisations financières (des sommes d’argent permettant de couvrir le premier loyer et le dépôt de garantie par exemple)
- La trésorerie de démarrage (trésorerie suffisante afin de s’acquitter du financement de la TVA notamment)
- Le besoin en fonds de roulement (somme d’argent nécessaire pour assurer le cycle d’exploitation de l’entreprise, notamment lorsque l’encaissement des clients intervient après le paiement des fournisseurs).
Les ressources comprennent :
- Les capitaux propres (votre apport et/ou celui de vos associés)
- Les capitaux empruntés (sommes empruntées par l’entreprise).
Obtention d’un prêt : quels sont les éléments pris en compte ?
Bien que chaque établissement financier dispose de critères qui lui sont propres pour accorder ou non un prêt à une entreprise en création, ils partagent tous des attentes auxquelles vous vous devez d’être vigilant lors du montage de votre projet. Mettez-vous à la place de l’établissement financier : présentez votre projet face à une glace et posez-vous la question : « me prêterais-je de l’argent ? »… Si la réponse est « non », retravaillez encore votre présentation. Imaginez que vous passez dans l’émission « Qui veut être mon associé ? »
La fiabilité financière du projet
Votre projet se doit de paraître suffisamment réaliste pour que la banque sollicitée soit convaincue par le business plan présenté. À cet égard, sous-estimer le montant à emprunter pourra jouer en votre défaveur si l’établissement bancaire estime que la somme sollicitée ne pourra permettre d’assurer le démarrage de votre activité.
Un équilibre entre capitaux propres et empruntés
Un établissement bancaire, même prêt à vous accompagner, préfèrera souvent partager les risques. À ce sujet, Bpifrance Création indique qu’« il est conseillé d’équilibrer les fonds propres et les emprunts au mieux », à hauteur de « 50/50 ». En fait les intérêts d’un prêt sont l’assurance contre le risque.
Si vous rencontrez des difficultés à réunir un apport suffisant afin de mener à bien votre demande de prêt bancaire, vous pouvez solliciter un prêt d’honneur, sans intérêts ni garanties, qui servira à renforcer votre apport.
Pour en savoir plus sur le prêt d’honneur, consultez l’article dédié sur le site de BpiFrance
La diversification des sources de financement
Afin de répartir les risques, n’hésitez pas à faire appel à plusieurs établissements bancaires et ainsi diviser le montant emprunté auprès de chacune. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
En cas de refus : quelles alternatives ?
Vous le savez, tout refus de prêt doit être motivé et argumenté.
Si les motifs justifiant le refus opposé à votre demande de prêt vous semblent discutables, vous pouvez saisir le médiateur du crédit, chargé d’assurer un rôle d’intermédiaire entre vous et l’établissement bancaire.
En savoir plus sur la médiation du crédit aux entreprises
Aussi, ce refus motivé peut être l’occasion de faire un point sur votre projet, en sollicitant un organisme d’accompagnement par exemple, comme votre CCI, votre Chambre des Métiers, etc. afin qu’il vous apporte un second regard sur les ambitions et objectifs que vous vous êtes fixés. Vous pouvez retrouver une synthèse de ces organismes sur le site de BPI France.
Enfin, avoir recours au prêt bancaire n’est pas la seule alternative qui s’offre à vous afin de financer votre projet. Lancer une campagne de crowdfunding, comme obtenir le soutien d’un business angel, peut vous permettre de concrétiser vos ambitions entrepreneuriales !
Dans tous les cas il convient d’être convainquant, alors entraînez votre motivation communicative !
Convaincre veut dire « vaincre avec »
Le Courrier des Entreprises soutient les créateurs d’entreprises.