Les élections européennes approchent à grands pas. Le dimanche 9 juin nous aurons l’occasion de voter pour nos représentants au Parlement européen. Ces élus définissent la législation, les politiques et les budgets de l’Union Européenne. Ils ont un impact sur de nombreux aspects de la vie quotidienne des Européens. Ces élections sont donc un moyen pour les citoyens de participer à la démocratie européenne et d’influencer la direction politique de l’UE. Voyons ensemble les programmes économiques des 7 principaux candidats.
Nous avons classé les programmes en fonction des derniers sondages d’intention de vote en méthode rolling (évolution de l’opinion en continu).
Jordan Bardella, tête de liste du parti Rassemblement National (32%)
Sur tous les plateaux de télévision, le candidat RN le répète, il veut : « bâtir l’Europe du XXIe siècle » avec un objectif « une Europe qui protège, qui produit, qui respecte ». Avec son approche souverainiste, il met en place une « stratégie tricolore », c’est-à-dire qu’il classe les mesures des politiques de l’Union Européen en 3 groupes, « coopérations de bon sens que nous soutiendrons » en vert, « coopérations acceptables sous de nouvelles conditions » en orange et « politiques contraires à nos intérêts que nous refuserons» en rouge. Jordan Bardella met en avant la défense des intérêts nationaux avec des mesures comme la priorité nationale, la primauté du droit français, la sauvegarde du droit de veto… Son programme insiste sur le « laxisme aux frontières » et y met l’immigration au cœur , avec par exemple une proposition d’autorisation, pour Frontex, de refouler les migrants illégaux. Le président du RN veut également se porter garant des intérêts économiques de la France en sortant du marché de l’électricité où l’Europe l’a obligé à supprimer son monopole d’État, en créant des concurrents. La France, le pays avec l’électricité la moins cher, doit la vendre à des concurrents, à bas prix, et, dans des périodes de forte demande, est parfois obligée de la racheter à un prix prohibitif. Une perte d’argent colossale répercutée sur les Français. Jordan Bardella propose également de lutter contre la concurrence déloyale en matière de libre-échange.
Valérie Hayer, tête de liste du parti Renaissance, Modem, Horizon, et l’UDI (16%)
La tête de liste de la majorité présidentielle est très soutenue par Emmanuel Macron, qui s’affiche même à ses côtés sur la couverture de son programme. Valérie Hayer met l’accent sur une Europe unie et solidaire, avec des propositions visant à renforcer la coopération entre les États membres. Ses objectifs comprennent des initiatives pour la protection de l’environnement comme le « Pacte bleu », dédié aux océans, sur le modèle du « Pacte vert » pour la transition écologique. Le Président, lors de son discours à la Sorbonne, pour donner le coup d’envoi de la course électorale a fait savoir qu’il voulait bâtir une « Europe puissante » et une défense « crédible ». Le programme revêt donc des mesures pour « faire face au retour de la guerre en Europe », « renforcer notre souveraineté face aux grandes puissances ». Le Président veut voir l’Union Européenne devenir un « leader mondial » dans cinq « secteur stratégique de demain » : intelligence artificielle, informatique quantique, espace, biotechnologies et nouvelles énergies. Quelques mesures sont tout de même consacrées à l’environnement et à la protection sociale. L’implication d’Emmanuel Macron est perçue par le coordinateur de LFI comme « contraire aux règles de financement électorales », Thomas Portes, député, dénonce une « privatisation des moyens de l’État pour faire campagne ». …On entend plus le Président Macron que la tête de liste.
Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti Socialiste et de Place Publique (13%)
Raphaël Glucksmann affiche son programme, nommé « Europe 2030 », avec un étonnant protectionnisme assumé. Son ambition : que l’Europe soit « à nouveau un continent de producteurs », en relocalisant « les productions stratégiques », notamment celle des médicaments. Le candidat souhaite le développement massif des énergies renouvelables, et le plafonnement des prix de l’énergie grâce à un fonds souverain de 200 milliards d’euros par an et la mise à contribution des superprofits. Le programme veut aussi réguler Airbnb pour lutter contre l’explosion des prix des loyers. La tête de liste du PS, veut augmenter les livraisons d’arme vers l’Ukraine, il a également proposé la création d’un fonds de défense de 100 milliards d’euros (encore un), financé par un nouvel emprunt commun (encore un).
Manon Aubry, tête de liste du parti La France Insoumise (8%)
On sort la calculette… Manon Aubry présente 485 mesures, réparties en 9 chapitres thématiques. La candidate met l’accent dans son programme sur le volet écologique, qui promet d’atteindre la neutralité carbone en 2040, contre 2050 pour l’objectif européen actuel, et de s’orienter vers un mix énergétique 100 % renouvelable d’ici le milieu du siècle. Elle ne veut pas d’accords de libre-échange hors Europe car elle désire mettre fin à la concurrence déloyale. Tous les autres partis ont voté pour, notamment les récents accords avec le Chili et le Kenya. Son programme comprend également des initiatives concernant les questions géopolitiques comme l’appel au cessez-le-feu immédiat entre Israël et Gaza. Elle veut également mettre fin à l’accord qui lie l’État hébreu et l’EU. Manon Aubry a la volonté de mettre en place une allocation d’autonomie contre la pauvreté de la jeunesse. Pour les entreprises le programme veut établir une taxe permanente sur les superprofits sur l’ensemble des secteurs d’activités et plafonner la part de profits distribués aux actionnaires pour un meilleurs partage des richesses.
François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains (8%)
Priorité des Républicains : la « lutte contre l’immigration illégale », qui concentre plusieurs mesures : le traitement des demandes d’asile « en dehors de nos frontières », l’expulsion de tout demandeur d’asile qui n’aurait pas « respecté les procédures », le retour « systématique des bateaux de migrants sur les côtes africaines » ou encore l’arrêt de « l’accès automatique aux prestations sociales pour les extra-européens ». Pour l’environnement, François-Xavier Bellamy veut relocaliser car « produire mieux c’est produire chez nous ». Il veut renouer « avec la préférence européenne et française pour nos entreprises ». Dans son discours à la Nuit de l’Économie, il a dit souhaiter faire « mieux avec moins » pour faire baisser la dépense publique, baisser les impôts.
Pas de programme officiel pour le moment, la partie du site dédié à l’élection européenne mets plus l’accent sur les victoires passées que sur les propositions à venir. Il reste possible de découvrir dans des vidéos le projet délayé du candidat.
Marie Toussaint, tête de liste Les Écologistes (ex : Europe Écologie Les Verts) (6,5%)
Marie Toussaint se concentre, bien entendu, sur les questions environnementales et climatiques, en proposant des mesures pour lutter contre le changement climatique, protéger la biodiversité et promouvoir une économie durable. Son programme met également l’accent sur les droits des animaux, la transition vers les énergies renouvelables et la promotion de modes de vie plus écologiques. Elle dresse sur son site une liste de combats : « pour une Europe féministe, pour une Europe sans toxiques, une autre agriculture est possible, protéger l’IVG, arrêter l’A69, protéger les fonds marins, lutter contre la pauvreté » …Bref, le blabla habituel. Leur site internet concentre, en plus du programme, de multiples appels à pétition.
Marion Maréchal, tête de liste du parti Reconquête ! (6%)
Marion Maréchal, à la tête du parti d’Éric Zemmour, dit être engagée dans cette élection pour ses enfants. Sur le plateau du 20H de TF1, du 28 avril, elle précisait « craindre que l’Europe soit victime d’un grand remplacement culturel islamisé », et veut empêcher « une explosion de l’insécurité et de la délinquance ». Elle considère le parti Reconquête ! comme « le seul vote utile à droite ». A la question de l’immigration pour le travail, la candidate répond qu’il y a déjà 6 millions de chômeurs en France. Elle veut réduire les dépenses « d’assistanat » pour revaloriser le travail, « pour qu’il soit plus avantageux de se lever le matin, plutôt que de ne rien faire ». En faisant des économies sur les dépenses sociales, elle souhaite baisser les charges sur les salaires. Hostile à l’immigration, elle prône un blocus naval militaire, à l’échelle européenne, visant à empêcher l’arrivée des migrants. Il n’y a pas de programme officiel pour le moment.
Voir le grand débat entre tous les candidats
Les candidats veulent reformer l’Europe chacun a leur manière. Comme quoi, depuis le « non » au referendum pour l’adoption du traité établissant une constitution pour L’Europe en mai 2005, l’avis des français n’a pas vraiment changé…
N’oubliez pas de vérifier si vous êtes bien inscrit sur les listes électorales et faites votre devoir de citoyen.