Starlink, pour les oubliés du « Plan Fibre »

L’inclusion numérique est un des enjeux majeurs pour répondre à notre devise nationale Liberté, Égalité, Fraternité. A l’heure de l’hyper-connexion 10% des foyers français n’ont pas encore la possibilité d’accès à la fibre optique et, d’après les spécialistes, n’y seront jamais raccordés. Le Plan Fibre n’atteindra pas son objectif de 100% de couverture en très haut débit fin 2025. Quelles sont les alternatives ?

Le Plan France Très Haut Débit (souvent appelé Plan Fibre) est une initiative lancée par le gouvernement français en 2013. Son objectif principal est de garantir l’accès à l’Internet à très haut débit pour l’ensemble des foyers français : 100% de couverture en très haut débit (≥ 30 Mb/s) pour tous d’ici fin 2025, surtout pour équiper les zones rurales et moins denses, souvent mal desservies par les opérateurs privés. 80% ont été atteint en 2022, mais, malgré un budget total de 20 milliards d’euros, depuis le déploiement ralenti.

Au 30 septembre 2024, environ 40 millions de locaux en France étaient raccordables à la fibre optique sur un total de 44,5 millions, ce qui représente une couverture de 90%. Par conséquent, environ 4,5 millions de foyers n’avaient pas encore accès à la fibre à cette date.

Le déploiement de la fibre connaît un ralentissement, notamment en raison de la complexité des raccordements restants, souvent situés dans des zones moins accessibles ou nécessitant des travaux plus importants. Il est donc possible que certains foyers ne soient jamais raccordés à la fibre et doivent se tourner vers des technologies alternatives comme le Wimax, la 4G/5G fixe ou le satellite pour accéder à un Internet à très haut débit.

De plus, une étude de l’UFC-Que Choisir publiée en 2023 indiquait que 17,2% des foyers français, soit environ 11,8 millions de personnes, n’avaient accès au très haut débit que via des technologies hertziennes ou satellitaires, considérées comme moins performantes que les réseaux filaires traditionnels.

Jusqu’à présent on utilisait l’ADSL, avec un débit limité à 20Mb/s, puis le VDSL qui pouvait atteindre 100 Mb/s (mais il fallait se trouver très proche du central).

Ensuite on peut utiliser le réseau mobile pour fournir Internet via une box 4G ou 5G. la 4^ème génération permet un débit jusqu’à 150 Mb/s et, en théorie pure, la box 5G devrait pouvoir faire profiter d’un débit jusqu’à 1 GigaBit/seconde. Mais il faut une bonne couverture mobile, ce qui est rarement le cas en zone rurale. Si vous avez un bon débit sur votre smartphone, vous pouvez directement faire un partage de connexion avec votre ordinateur, par exemple via votre port USB.

Arrêtons-nous un instant sur le réseau 5G

Le déploiement de la 5G en France a débuté en novembre 2020 et a connu une progression significative jusqu’en février 2025. Clermont-Ferrand, en 2022, était même considérée comme la ville qui avait installé le plus d’antennes 5G sur son territoire (Lire l’article )

Si l’on se réfère à sa fiche technique, le débit descendant théorique de la 5G peut atteindre, dans des conditions optimales, jusqu’à 10 Gigabits/seconde. En réalité, en France, le débit descendant pratique est compris entre 200 Mb/s et 1 Gb/s pour les plus chanceux.

En France, les débits moyens de la 5G varient selon les opérateurs et les études. Pour le baromètre nPerf 2023, les débits descendants moyens en 5G étaient les suivants : Orange : 319 Mb/s, SFR : 280 Mb/s, Bouygues Telecom : 197 Mb/s et Free : 177 Mb/s.

Une autre étude d’Opensignal, réalisée entre août et octobre 2023, indique que la France affiche un débit 5G moyen de 221,1 Mb/s, se positionnant ainsi en tête des pays du G7 en termes de vitesse 5G.

En fait tout dépend de trois facteurs : de la fréquence utilisée : à 700 Mhz la portée est plus longue mais le débit est plus faible, à 3,5 Ghz il y a un équilibre entre la portée et le débit et les ondes millimétriques à 26 Ghz, pas encore déployée en France, permettent des débits très élevés mais avec une portée courte. Le deuxième facteur est le nombre d’utilisateurs connectés à la même antenne, qui se partagent son débit et enfin la qualité du signal qui peut être altérée par des obstacles (bâtiments, forêts, reliefs, etc.).

En résumé, même si votre smartphone affiche de la 5G, ce n’en est pas, tout juste une 4G+. Songez qu’en Corée du Sud, les vitesses moyennes de téléchargement vont de 400 à 800 Mb/s, avec des pics pouvant atteindre 1 Gb/s ou plus dans des conditions optimales.

Les autres alternatives à la fibre optique sont la THD Radio : Internet via les ondes radio entre une antenne et l’utilisateur, on peut attendre un débit d’environ 30 Mb/s pour couvrir certaines zones rurales, mais c’est moins fiable que la fibre. Comme les réseaux câblés (coaxial) sont en train de disparaître, la seule solution qui reste est le satellite, qu’il soit géostationnaire ou en orbite basse. Vous avez le choix entre le Lillois Nordnet et l’Allemand SkyDSL(qui souffrent d’avis assez négatifs en France mais il faut se poser la question de « qui pilote les avis ? ») le problème rencontré est la latence élevée et la sensibilité aux conditions météo… et puis il y a Starlink…

Starlink est un service Internet par satellite développé par SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk. Son objectif est de fournir un accès Internet à haut débit partout dans le monde, y compris dans les zones rurales et mal desservies par les infrastructures traditionnelles (les zones blanches).

Starlink utilise une constellation de plus de 5 000 satellites en orbite basse (environ 550 km d’altitude) pour transmettre des données directement entre les satellites et les utilisateurs via une antenne parabolique dédiée. Cette faible altitude permet de réduire la latence par rapport aux satellites traditionnels situés plus haut.

Ce qu’il promet : un débit de 50 Mb/s à 250 Mb/s pour l’offre standard, et jusqu’à 500 Mb/s avec l’offre premium, une faible latence (entre 20 ms et 40 ms), idéale pour le streaming, les visioconférences ou le gaming.

Pour ce faire il vous envoie une antenne parabolique motorisée et un routeur Wi-Fi. Il y a aussi une application pour smartphone pour scanner le ciel et trouver la meilleure orientation.

D’après les utilisateurs la promesse est tenue tant en ce qui concerne l’installation de l’antenne satellite que du point de vue du débit et de la latence. Le seul bémol à retenir est la couverture Wi-Fi mais qui sera réglée, comme avec la fibre, avec des routeurs ou répéteurs Wi-Fi. Les différents sites comme Que Choisir et 01net ont testé « sur le terrain » la solution Starlink et ont pu valider la solution

En janvier 2025, Apple a publié la mise à jour iOS 18.3, permettant aux iPhones de se connecter directement au réseau satellite Starlink de SpaceX aux États-Unis, en partenariat avec T-Mobile. Cette collaboration vise à étendre la couverture réseau dans les zones mal desservies en utilisant la constellation de satellites en orbite basse de Starlink.

Initialement, le service offre la messagerie texte via satellite, avec des plans pour ajouter des fonctionnalités de voix et de données à l’avenir. Il est important de noter que cette fonctionnalité est actuellement limitée aux clients de T-Mobile participant au programme bêta et n’implique pas un partenariat direct entre Apple et SpaceX.

Mais l’appétit de Starlink fait trembler les opérateurs de téléphonie mobile, avec sa petite odeur de domination mondiale… bien Muskée… affaire à suivre