Tram-Bus : Obrigado Braga !

Depuis début avril, et après le « tête de série » présenté en décembre 2024 (lire l’article ), les tram-bus qui circuleront sur les lignes B et C du futur réseau T2C sont entrés en fabrication. Une délégation d’élus de Clermont Auvergne Métropole, du SMTC et de T2C, accompagnés de leurs équipes techniques, a pu visiter l’usine de montage située au Portugal, à proximité de la ville de Braga, jumelée avec Clermont-Ferrand depuis 26 ans.

Un haut niveau de qualité

« Les premiers châssis des tram-bus, modèle Light-tram 19 TOSA de la Société Hess-AG, sont actuellement sur les chaînes de montage de l’usine Hess au Portugal et les premiers modèles seront livrés à Clermont au mois d’août.

Les véhicules sont assemblés avec le système CO-BOLT développé par HESS, par lequel la structure n’est plus soudée mais simplement assemblée et vissée. Ce système, éprouvé depuis 25 ans sur les véhicules Hess, offre un très haut niveau de qualité et permet une grande rapidité et simplicité de réparation. Les châssis sont traités afin d’obtenir des propriétés anticorrosion optimales leur permettant de durer dans le temps.

Une fois le châssis et la structure assemblés, l’ensemble des équipements intérieurs sont montés, dont le tapis de sol, les sièges, les équipements techniques et leurs câblages. Le tissu qui recouvre les sièges des tram-bus de Clermont-Ferrand, avec ses tons gris, rouges, orangés et jaunes, est inspiré des couleurs des différents états de la lave (fusion, refroidissement, roche volcanique…). Il est produit par la société LANTAL, également implantée au Portugal.

Les véhicules vont ensuite être équipés de leurs moteurs et batteries, puis de leur système de charge rapide fourni par Hitachi Energy avant d’être livrés dans le Centre T2C à partir du mois d’août. »

Braga, la ville « amie »

Entre 1957 et 1974, le Portugal se vide de ses habitants : plus d’un million et demi d’entre eux émigrent pour fuir la misère, la dictature de Salazar et les guerres coloniales à partir de 1961. Plusieurs centaines de milliers de Portugais partent pour la France, en quête d’une vie meilleure. D’abord au début des années 1960, « a salto », littéralement en faisant le saut, de façon clandestine.

Beaucoup sont venus en France avec des contrats de travail, souvent dans la construction, l’industrie (Michelin à Clermont-Ferrand, par exemple), ou comme employés de maison, et la région de Braga, au nord du Portugal, a été un gros foyer d’émigration, car c’était une région rurale assez pauvre à l’époque. Les Bracariens se sont installés dans divers quartiers de Clermont, souvent dans des logements ouvriers ou des cités HLM construites pour faire face à la demande après la guerre.

Ils ont été les fondateurs de nombreuses associations cultuelles et sportives, qui enrichissent la vie communautaire. Il faut vivre avec eux la fête de la Saint-Jean et le « Bom Jesus de Braga »

Depuis plus de 60 ans, les familles sont totalement intégrées dans la société clermontoise (un beau modèle que d’autres communautés devraient suivre) tout en gardant un lien fort avec Braga : voyages réguliers, maisons de vacances au Portugal, transmission de la langue portugaise aux enfants.

On peut croiser des noms typiques comme Ferreira, Lopes, Teixeira, Sousa dans les environs de Clermont-Ferrand, mais aussi de Châteaugay et La Roche-Blanche, souvent originaires de Braga ou de villages voisins comme Vila Verde, Amares, Guimarães.. Certains disent que quand on se balade à Braga, on peut y rencontrer plus de Clermontois que Place de Jaude.

Pour rappel la ville de Braga a, elle aussi, plus de 2000 ans d’histoire, c’est la troisième plus grande ville du Portugal en termes de centre urbain, juste derrière Lisbonne et Porto.

Au-delà du jumelage formel, Clermont-Ferrand et Braga sont liées par une histoire culturelle partagée. Clermont-Ferrand possède une cathédrale gothique emblématique et accueille depuis longtemps des pèlerins et des migrants portugais. De son côté, Braga – l’une des plus anciennes cités du Portugal – est un centre historique de la chrétienté ibérique. Les deux villes valorisent par ailleurs leur patrimoine dans les échanges : Braga a accueilli des expositions photo et des congrès sur l’architecture religieuse, auxquels ont participé des intervenants de Clermont-Ferrand.

En somme, le jumelage capitalise sur ces affinités culturelles et historiques : il renforce les liens entre le sud-ouest de l’Europe et le centre de la France, tout en rappelant les racines communes tissées par des générations de migrants et d’institutions partagées​.

Le coq de Barcelos et le coq gaulois ne peuvent que s’entendre.

 


Avatar de Pierre-Edouard Laigo

Pierre-Edouard Laigo

Directeur et Rédacteur en Chef

Communicant qui aime marier des entreprises de la région


En BREF
  • AuRA Orientation organise un AFTER SCHOOL thématique « L’orientation pour tous » pour permettre au public de s’informer sur les secteurs professionnels, les métiers et les voies de formation disponibles en région. Mercredi 23 avril de 16h à 18h – place de Jaude
  • Groupama Rhône-Alpes Auvergne recrute plus de 400 collaborateurs dans la région en 2025, dont près d’une centaine de contrats en alternance
  • La Salle des Fêtes et des familles du quartier des Vergnes sera présentée le mercredi 23 avril à 11h
  • Le Département de l’Allier a maintenu, dans son budget, 557 millions d’euros pour protéger et accompagner les Bourbonnais.
  • Les Prix Jeunes Chercheurs ont été remis le mardi 15 avril, parmi 15 candidats. En savoir plus