Le courrier des entreprises

BioUpp, la startup clermontoise qui transforme l’énergie renouvelable excédentaire en biométhane qui décarbone !

Il se passe de belles choses en terre auvergnate ! La startup BioUpp, lancée par Nadia Auclair et Pierre Fontanille, est lauréate 2024 du concours national d’innovation I-LAB, pour sa solution inédite de biométhanation capable de transformer les énergies vertes en biométhane stockable. BioUpp permettra d’avoir de l’énergie à tout moment lors des pics de consommation.

La biométhanation c’est quoi ?

Petite minute Mac Lesggy, que vous appréciez pour vulgariser une technologie : La méthanation (oui vous avez bien lu, c’est n’est pas la méthanisation) est une technologie qui transforme le gaz carbonique, avec l’aide de l’hydrogène, en méthane… c’est formidable quand on veut décarboner non ? et la biométhanation utilise des micro-organismes méthanogènes pour cela (qui donc produisent du méthane) … une méthanogenèse naturelle, une catalyse microbienne.

Nadia Auclair explique cela beaucoup mieux : « L’idée de BioUpp est née parce que mon co-fondateur (Pierre Fontanille) travaille dans la méthanisation. Cette technologie produit un biogaz qui contient 60% de méthane et 40% de CO2. C’est dommage parce qu’on valorise le méthane mais on relâche le CO2 dans l’atmosphère. L’idée de la méthanation est de récupérer ce CO2, et avec de l’hydrogène, fabriquer du méthane.

Cette technologie de la méthanation n’était pas développée car utilisée à l’étape chimique avec des températures très élevées, des fortes pressions et des investissements lourds, donc peu rentable.

L’idée d’utiliser des micro-organismes, plutôt que des catalyseurs chimiques, pour opérer cette étape-là, permet un procédé peu énergivore qui donne du sens à valoriser ce CO2. Nous avons testé plusieurs souches de méthanogènes jusqu’à des résultats probants.

Les méthaniseurs ont tout de suite montré de l’intérêt. »

Notre procédé permet de transformer et stocker les énergies renouvelables

On le sait les énergies renouvelables issues d’éoliennes ou de photovoltaïque solaire ont un défaut : quand il y a beaucoup de vent et de soleil ça va, mais généralement cela ne correspond pas aux pics de consommation… et le grand enjeu des énergies renouvelables est de trouver des solutions de stockage pour en jouir quand on en a besoin.

« Avec notre procédé on peut récupérer cette énergie excédentaire, qui avant était perdue, la transformer en hydrogène (électrolyseur) pour l’intégrer à la production de biométhane, qui s’injecte dans le réseau de gaz naturel et se stocke très bien.

La méthanation est une innovation complémentaire à la méthanisation. Cela vient se « plugger » en sortie de méthanisation et en sortie d’énergies renouvelables dans un parc éolien.

Aujourd’hui en France les énergies renouvelables ne représentent que 14% de notre consommation. Nous avons des ambitions de souveraineté par la production locale d’énergies propres pour que cette part soit plus conséquente, et cette brique technologique apporte sa contribution supplémentaire au développement de la méthanisation.

Ce prix d’innovation I-LAB nous a donné une subvention conséquente de 375 k€, qui nous permet de créer la structure et développer industriellement la technologie. Les équipes continuent à travailler en laboratoire, nous sommes hébergés pour l’instant par l’Université d’Auvergne et nous allons chercher un espace pour installer notre pilote industriel ».

Nous retrouverons peut-être BioUpp dans le Centre des Matériaux Durables récemment inauguré. Cela aurait du sens de valoriser le CO2 rejeté par la Manufacture Michelin, non ?

Le Courrier des Entreprises souhaite un bel avenir à BioUpp, ce « game-changer » plein de promesses.