D’Ennery : l’excellence et l’innovation textile en Velay

La société D’Ennery, créée à Saint-Germain-Laprade en 1946, est spécialisée depuis ses débuts dans la confection de textiles d’ameublement et plus particulièrement dans le matelassage de tissus. L’entreprise familiale, qui compte 11 salariés, travaille pour des clients comme le Ritz, le Meurice, le Plaza Athénée ou encore le Georges V à Paris. À la pointe de l’innovation, elle s’intéresse également au secteur médical, avec un projet de couette intelligente.

Quelle est l’histoire de cette entreprise, les dates marquantes depuis sa création ?

Geoffroy Millet : L’entreprise a été créée en 1946 et elle était liée à la dentelle comme beaucoup d’autres entreprises de l’époque. Dans les années 70, mon prédécesseur, Mr Jacques Richaud, s’est orienté vers l’habillage de lit en dentelles. Il s’est tourné dans l’activité textile dans les années 90, car l’on était moins demandeur de dentelles. Depuis ces années-là, nous confectionnons tout ce qui est habillage de lit et décor de la chambre, à partir de textile matelassé.

On donne du volume à des tissus en les assemblant par piqures avec des machines spécifiques.

Combien a-t-elle de salariés et quelles sont les spécificités des ateliers dans lesquels ils travaillent ?

Nous avons actuellement 11 salariés, avec des compétences très spécifiques en couture. L’atelier dans lequel ils se trouvent est composé en deux parties : la première est consacrée à la préparation, à l’assemblage et au matelassage, et la seconde est consacrée aux finitions. La variété des clients fait que les exigences sont un peu différentes.

On peut travailler la soie, le polyester, le coton ou la laine. Ils sont destinés à la décoration et à l’ameublement, mais aussi à la mode. On a beaucoup de designers qui créent des vêtements. On fait appel à nous pour des doublures de blousons ou de doudounes. On s’intéresse également à l’agencement de bâtiments avec la confection de tentures murales, pour, par exemple, des parois avec isolation thermique et phonique.

Pour quels clients travaille-t-elle ?

Ce sont pour la plupart des hôtels, du 2 étoiles jusqu’au palace. Il y a les chaines d’hôtels classiques et des palaces prestigieux comme Le Meurice, le Plazza Athénée, le Georges V, ou le Ritz à Paris. Nous avons la chance d’avoir des clients très variés, nous en avons 700, en France et à l’étranger. Cela va des agenceurs, aux tapissiers, aux décorateurs, en passant par les architectes et les architectes d’intérieur. Ils travaillent pour les hôtels, les maisons de retraite, les résidences de vacances ou les résidences étudiantes.

Vous travaillez également pour le secteur médical ?

Il y a en effet un projet sur lequel nous travaillons depuis trois ans, c’est celui qui concerne à confectionner des couettes munies de capteurs qui permettent de réaliser l’analyse du sommeil. Nous travaillons là-dessus en partenariat avec le CHU de Clermont-Ferrand, l’entreprise Creative Mecatronic à Issoire qui crée les capteurs, également avec une entreprise chargée de gérer l’algorithme permettant de faire l’analyse de nos données. On a déjà fait le prototype, le projet devrait voir le jour dans deux ans.

Quels sont pour vous les atouts du territoire du Velay ?

Ici, nous sommes un peu au cœur de la France et nos salariés sont attachés au territoire et au respect de chacun. On est ravi de travailler dans un espace rural, car les valeurs du travail sont bien préservées. On favorise les formations en interne, ce qui valorise toutes les personnes qui intègrent l’entreprise. Nous avons la grande chance d’être labellisés Entreprise du Patrimoine Vivant. C’est la reconnaissance d’un savoir-faire rare et d’excellence, tout en restant modestes, car nous sommes une petite structure. Nous ne sommes plus que trois en France à faire ce genre de métier.