Accompagné du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume et de Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, préfète du Puy-de-dôme, le Chef de l’Etat est arrivé en milieu de matinée.
Les premiers échanges se sont engagés avec les agriculteurs pendant le concours de la race Salers et le président de la République a rencontré, à huis clos, les principaux responsables de la filière bovine.
Emmanuel Macron, venu soutenir les éleveurs à Cournon-d’Auvergne a jugé « inacceptable » la « violence » à l’encontre des « élus de la République » (Roland Lescure, député dans la première circonscription des Français de l’étranger et Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse) expulsés du Sommet de l’élevage par une délégation de la FNSEA et des JA (Jeunes agriculteurs) pour avoir voté en faveur du CETA, le traité de libre-échange entre Union Européenne et le Canada.
« Je l’ai dit ce matin très clairement aux représentants du monde agricole, non seulement je le condamne, mais pour moi c’est une attitude qu’ils devraient eux-mêmes condamner officiellement. Les grands syndicats agricoles ne peuvent pas cautionner cela, je comprends la colère, mais les problèmes on ne va pas les régler comme ça, c’est anti-démocratique et anti-républicain ».
« L’action de jeudi était un peu dure, mais à la hauteur de l’exaspération des éleveurs vis-à-vis de ces députés, et elle a notre soutien total » s’est exprimé auprès de l’AFP Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. « Les éleveurs n’en peuvent plus de voir certains députés nous expliquer que cela nous ferait du bien de voir arriver sur le marché français 65.000 tonnes de viande canadienne, produite avec des substances interdites en Europe, et ce, alors que nous n’arrivons pas à vendre la notre à des prix corrects »
Le Président de la République à reconnu « qu’il existe une inquiétude sur la viande bovine en provenance du Canada. Donc on va essayer de convaincre les Canadiens de venir sur nos normes. Il faut mettre de l’étiquetage pour que les gens sachent qu’ils achètent de la viande canadienne… On ne peut pas dire je suis contre l’ouverture au monde quand ça m’inquiète mais la garder quand je peux vendre plus cher».
«On est des couillons nous-mêmes»,
Abordant l’épineux problème du revenu des éleveurs, Emmanuel Macron souhaite «qu’on arrête le système français avec un seul acteur dominant dans le monde de la viande, le groupe Bigard, qui fait la pluie et le beau temps sur les prix dans la plus parfaite opacité… On est des couillons nous-mêmes», a même lancé le chef de l’Etat.
Après une déambulation dans les allées du Sommet de l’Elevage, le Chef de l’Etat s’est accordé une pause déjeuner avec les éleveurs de races à viande sur le stand de l’Interbev, l’Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes, fondée en 1979 à l’initiative des organisations représentatives de la filière bétail et viandes.