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Laurent Wauquiez, devenu député, a démissionné de la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes

La loi sur le non-cumul des mandats a obligé le chef des Républicains à l’Assemblée nationale à annoncer, jeudi 22 août, sa démission de son fauteuil de Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Avant de connaître son successeur, c’est l’occasion de faire son bilan économique depuis 2016.

Président de la région depuis 2016, il conserve son poste de conseiller régional, comme il en avait émis le souhait lors de l’annonce de sa candidature aux élections législatives. Devenu chef du groupe La droite républicaine à l’Assemblée, il s’est entretenu vendredi avec Emmanuel Macron, lors de consultations voulues par le président avant la nomination d’un premier ministre.

Un satisfecit général

Tout au long de ses huit années à la tête de la Région AuRA, Laurent Wauquiez a multiplié les déclarations sur « la bonne gestion de la région ». Il s’est souvent montré « fier de notre développement économique ». En s’appuyant sur des exemples concrets, il dresse un bilan positif de ses huit ans de mandat.

Concernant la fusion des régions, « avec une volonté politique claire et affichée, nous avons réussi en l’espace d’un mandat à déployer une action cohérente à l’échelle de la région tout en préservant, et c’était pour moi essentiel, l’identité et les spécificités de chaque territoire. »

Il s’est satisfait de la création du Campus Numérique de Charbonnières-les-Bains (lire l’article) et aussi du travail sur la sécurité dans les TER.

Il a beaucoup œuvré sur le développement économique et sur la réindustrialisation de la région : « Je suis particulièrement fier de ce que nous réalisons pour le développement économique de notre territoire. Première région industrielle de France, nous pouvons compter sur des entrepreneurs de grand talent qui prennent des risques et mettent sur pied des projets innovants. Chaque fois que nous considérons que cela est bénéfique pour le dynamisme économique et l’emploi, nous les accompagnons afin de relocaliser un maximum d’activités dans nos territoires.

Pour prendre un exemple très concret, nous avons soutenu Chamatex pour la création de son usine ASF 4.0 en Ardèche qui produit depuis maintenant plusieurs années des chaussures de sport haute-performance à partir d’un textile technique. Cela faisait plus de 20 ans que leur fabrication avait été complètement délocalisée en Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, grâce à l’audace des dirigeants et à l’investissement de la Région, vous pouvez de nouveau acheter des chaussures de sport « made in Auvergne-Rhône-Alpes ». C’est une véritable fierté, pour les emplois créés bien sûr, mais aussi car nous montrons avec ce type de projets qu’il n’y a pas de fatalité à la désindustrialisation de notre pays.

Je pense aussi au travail que nous réalisons dans le domaine de l’agriculture. Depuis 2016, nous avons plus que triplé notre budget agricole qui est aujourd’hui le plus élevé de toutes les Régions françaises. Et ce, au service d’actions très concrètes pour nos agriculteurs que ce soit pour les aider à moderniser leur exploitation ou accompagner l’installation de nos jeunes et le renouvellement des générations. Ce que nous faisons aussi c’est que dans les cantines de nos établissements, nous appliquons la préférence régionale en sollicitant les producteurs de notre région. C’est bon pour nos enfants, pour l’environnement et pour nos agriculteurs. Ça c’est du concret !

Ensuite, je veux évoquer les investissements dans les lycées. Lorsque nous sommes arrivés en 2016, nous avions hérité d’établissements dans un état déplorable. Pour y remédier, nous avons lancé un vaste Plan Marshall de 1,5 milliard d’euros pour moderniser et sécuriser nos lycées mais aussi pour en construire de nouveaux, tels que le lycée Charles-Mérieux à Lyon inauguré en septembre 2021, et le lycée Gergovie à Clermont-Ferrand en 2022. Là aussi, ce sont des actions très concrètes pour les familles et les enfants de notre région, leur permettant de bénéficier d’infrastructures modernes et de qualité.

Baisser les dépenses, sans augmenter la fiscalité

« En Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons fait un choix clair : baisser nos dépenses de fonctionnement pour investir massivement dans les territoires, sans augmenter la fiscalité ni creuser la dette. »

Avec une baisse de 15% des dépenses de fonctionnement depuis 2016 à périmètre constant. Le président de la Région a mis en avant le doublement de l’épargne brute entre 2015 et 2022. Ce sont les économies réalisées « qui ont permis de dégager des marges de manœuvres d’autofinancement exclusivement destinées à l’investissement » . Depuis 2015, les investissements ont augmenté de 684 M€ (hors fonds européens) soit une hausse de 95% . Le ratio de désendettement (nombre d’années nécessaire pour le remboursement de la dette) de la Région est passé de 6 à 3 ans. Depuis 2016,  160M€ d’économies cumulées ont été réalisés en payant moins d’intérêts. Trop s’endetter n’enrichit pas les habitants, ou les entreprises, mais seulement les banques, estime en substance Laurent Wauquiez.

Baisse de la taxe sur les cartes grises, et celle sur les carburants

« la Région la mieux gérée de France » .  sans aucune hausse d’impôt malgré l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie et du travail.  « Tous les indicateurs budgétaires sont au vert avec une capacité d’investissement qui nous permet de préparer l’avenir : relocalisation, sobriété énergétique, qualité de vie de nos habitants. »

Le président de la Région, n’a pas manqué de souligner le contraste entre la situation financière de la Région et la situation financière du pays.  «  Depuis 2017, la dette française a progressé de 16 points et a dépassé la barre symbolique des 3 000 milliards d’euros ».  L’ex patron d’Auvergne Rhône-Alpes dont les ambitions présidentielles se lisent facilement entre les lignes se réjouit : « Grâce à la bonne gestion de la Région, nous avons rendu 20M€/an de taxe sur les carburants aux habitants de la Région. »

Qui pour le remplacer à la tête de la Région ?

La première vice-présidente de la Région Stéphanie Pernod (Hautevilloise) est l’une des favorites pour succéder à Laurent Wauquiez, mais ce pourrait très bien être le vice-président délégué aux Finances et maire de Valence Nicolas Daragon, qui a le vent en poupe.

Le nom du maire de Vichy Frédéric Aguilera (vice-président aux Transports) est aussi évoqué.

Dans tous les cas, comme Laurent Wauquiez souhaite conserver la main, même indirectement, sur la région AuRA, le successeur désigné devra être prêt à une gouvernance à la Medvedev. Réponse avant le 7 septembre.

L’idée sous-jacente est, pour Laurent Wauquiez, de tendre vers l’Elysée. Les déconfitures des Républicains aux dernières élections et l’éviction annoncée d’Éric Ciotti de la présidence des LR, dessinent peut-être un alignement des planètes pour l’altiligérien.

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Pierre-Edouard Laigo

Rédacteur en Chef
pierre-edouard.laigo@lecourrierdesentreprises.fr
port. 06 59 056 026

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