L’interview éco : Richard Soparnot, Directeur Général de l’ESC Clermont Business School.
20/10/2022Richard Soparnot vient de succéder à Françoise Roudier à la tête de l’école supérieure de commerce de Clermont-Ferrand. Entre attractivité et compétitivité, nous avons rencontré le nouveau directeur pour en apprendre plus sur l’homme, sa fonction et ses ambitions pour l’école centenaire…Portrait
Présentez-vous à nos lecteurs
Richard Soparnot : « j’ai eu une première partie de carrière comme enseignant-chercheur, professeur de stratégie et de pérennité des organisations puis directeur de la recherche dans une business school. J’ai pris ensuite la direction du campus d’Amiens. Depuis 2017 j’étais directeur académique de l’ESC Clermont Business School, puis directeur général adjoint en octobre 2020 et Directeur Général depuis un mois. »
De quelle expérience de votre carrière êtes-vous le plus fier ?
RS : « Avoir vécu l’échec d’une fusion et d’un PSE m’a beaucoup forgé humainement, pour tenir le cap face aux tempêtes. Ensuite mes expériences à l’international dans différents pays m’ont donné un regard plus étoffé, plus global. C’est l’occasion de faire des affaires, du développement avec des codes culturels différents et d’acquérir de l’habilité relationnelle tout en restant humble et à l’écoute »
Vous avez enseigné à Shanghai et en Pennsylvanie, combien de langues parlez-vous ?
RS : « Oui j’ai enseigné en Chine, aux États-Unis, au Moyen-Orient et je continue à le faire pour nos partenaires internationaux. J’y prend beaucoup de plaisir : c’est un moment de respiration qui me permet de rester au contact, il se passe toujours quelque chose dans une salle de classe … mais je ne maîtrise que deux langues, le Français et l’Anglais. Je connais quelques phrases de courtoisie en Chinois, mais guère plus. »
Pour vous quelles sont les qualités nécessaires à un directeur d’école de commerce ?
RS : « Il faut déjà être légitime auprès des différents métiers de l’institution, évidemment les équipes internes comme les professeurs, mais aussi l’équipe de promotion et de communication, même si on n’est pas un expert il convient d’avoir une bonne compréhension de ces métiers. Il faut également être légitime auprès des parties prenantes externes, la gouvernance, les accréditeurs, les diplômés, les étudiants, les journalistes (rire). La deuxième qualité est qu’il faut être en confiance et serein : c’est vrai pour tous les dirigeants, tous les capitaines de navires, il faut rester calme et proposer une vision, un projet, construit avec les équipes, un horizon pour donner du sens au quotidien. »
Quels sont les points forts de l’ESC Clermont Business School ?
RS : « j’en vois trois principaux. Le premier est que nous sommes une école à dimension humaine en comparaison des autres écoles qui sont des gros bateaux avec une pédagogie de masse. Nous somme sur un modèle inverse qui privilégie plutôt la personnalisation des parcours et l’accompagnement de proximité, des groupes pédagogiques restreints pour maximiser l’interactivité.
Nous sommes aussi une école avec des droits de scolarité qui évoluent moins vite, qui restent assez raisonnables. On a un retour sur investissement éducatif qui est optimal : on propose un diplôme avec les mêmes niveaux de reconnaissance et les mêmes accréditations au niveau international, les mêmes débouchés mais avec des droits de scolarité plus faibles. Il y une « value for money » qui est attractive.
Nous sommes une école de territoire qui participe au développement de celui-ci. C’est notre ADN : nous entretenons des liens de grande proximité avec nos écosystèmes institutionnels et socio-économiques, avec la Région AuRA, avec la CCI Puy-de-Dôme, avec Clermont Auvergne Métropole, qui nous soutiennent très largement. On est au service des entreprises du territoire avec l’ambition d’un rayonnement mondial. Nous accueillons 670 étudiants internationaux qui viennent de 60 pays différents. Nous envoyons aussi nos étudiants à l’étranger.
Le troisième point fort, plus récent, est que nous sommes une école engagée pour un monde meilleur, sociale sociétale, écologique. Bilan carbone, plan de sobriété, politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre… nous avons un rôle significatif à jouer. »
Quelle est votre ambition pour l’ESC ?
RS : « Nous nous sommes défini une vision d’être l’école qui révèle les talents et les passions de nos apprenants pour en faire une nouvelle génération d’acteurs du changement, qui place l’humain et la planète au cœur de ses choix. Mon rêve est que dans 5, 10 ans on puisse dire que l’ESC Clermont a joué son rôle et a formé des gens qui ont réalisé un monde meilleur. Cette grande ambition repose sur des convictions : L’école a une capacité à enrôler pour un monde meilleur, Il faut agir au plus près du terrain. Nos étudiants ne naissent pas engagés, il faut donc les séduire en révélant leurs talents pour les mobiliser.
Nos objectifs sont de développer l’attractivité de l’école au niveau national et international, soutenir notre modèle économique, que l’expérience avec ESC Clermont soit remarquable et d’avoir un impact positif sur le monde. Nous allons chercher la dernière accréditation qui nous manque : EQUIS (European Quality Improvement System), nous allons installer un Campus de l’ESC Clermont au Maroc, et créer des implantations au niveau national. Le projet se nomme « Reveal 2027 »
Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous ?
RS : « D’abord j’accélèrerai le développement de notre ERP pour améliorer le confort des équipes. Je réduirais le délai pour obtenir le label EQUIS. Je nous ferai gagner immédiatement quelques rangs dans les classements des grandes écoles, au niveau national et international. »
Où en est le projet d’extension du futur campus ?
RS : « Le financement est bouclé avec nos partenaires institutionnels : la Région va subventionner ce projet à hauteur de 4 millions d’euros, Clermont-Auvergne Métropole 3 millions d’euros et le Conseil Départemental du Puy-de-Dôme 1 million d’euros. Cela traduit bien que nous sommes une école du territoire. Premier coup de pioche dans les prochains jours. C’est un gros chantier de 18 mois, l’école va gagner 3000 m2 supplémentaires et des infrastructures au top. Un beau campus de presque 15000m2 en plein cœur de ville, c’est un atout incroyable pour tout le monde… Prévision de livraison en avril 2024 »
De quel métier rêvait le jeune Richard Soparnot ?
RS : « Dans ma prime jeunesse je voulais être vétérinaire et ensuite assez vite j’ai commencé à étudier l’économie et le business. J’y ai pris beaucoup de plaisir. C’est en licence que j’ai compris que ma voie serait d’être prof. J’ai commencé ma carrière d’enseignant chercheur comme jeune doctorant, vers 24 ans. »
Pour vous faire plaisir, préférez-vous être invité à déjeuner ou à un match de rugby ?
RS : « A un match de rugby, j’y ai été convié deux, trois fois et on pouvait y manger et y boire, donc c’était parfait (rire). »
Quelque chose à ajouter ?
RS : « J’ai découvert l’école et Clermont et je suis tombé amoureux de l’école avec tous ces atouts, ses qualités, ses potentiels. Je m’y suis tout de suite senti très bien, on fait les choses sérieusement sans se prendre au sérieux. L’ESC Clermont est devenu mon école de cœur dont je défends le modèle. »
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