Pour réduire son impact environnemental et gagner en performance industrielle, le site d’embouteillage de Volvic a repensé le cycle hydraulique dans sa globalité et modifié les systèmes de régulation in situ. En s’appuyant sur une solution de traitement des eaux de rinçage des bouteilles, l’usine auvergnate déploie sa stratégie de valorisation et de recyclage des eaux, dans l’objectif de faire des économies d’eau.
Volvic, qui prend sa source au cœur des volcans d’Auvergne, figure parmi les quatre marques d’eaux minérales naturelles en France du groupe Danone (Volvic, Evian, Badoit, Salvetat). Le site du Chancet, à Volvic, se répartit en deux sites d’embouteillage : l’usine de Volvic Nature (eau minérale naturelle) et l’usine de Volvic Fruit (Boissons à l’eau minérale naturelle).
Repenser le process d’embouteillage en valorisant l’eau de rinçage
Les épisodes répétés de sécheresse imposent depuis plusieurs années une réflexion et une démarche proactive afin de réaliser des économies en eau et diminuer l’impact environnemental. Selon une double exigence : répondre aux enjeux climatiques et gagner en performance industrielle. En 2017, le site du Chancet mène une évaluation inter-usines en étroite collaboration avec le pôle Eaux du groupe Danone.
Une cartographie des usages de l’eau et des optimisations potentielles est réalisée à partir des trois typologies d’eau présentes sur le site : l’eau minérale naturelle mise en bouteille issue des forages, les eaux de process dédiées au nettoyage des équipements/circuits, et les eaux de service destinées aux utilités (chaudières, tours aéroréfrigérantes…). L’analyse porte sur le process d’embouteillage qui, pour préserver la qualité de l’eau mise en bouteille, utilise l’eau minérale naturelle dans le rinçage des bouteilles et des installations.
Comment valoriser l’eau des rinceuses, issues du lavage des bouteilles, utilisée brute et récupérée en eaux de service dont l’excédent est envoyé dans la STEP ?
L’ozonation, pour un traitement de l’eau en continu
Pour répondre à cette question, Volvic s’est dotée à l’usine Nature d’une solution de désinfection de l’eau à l’ozone, qui est produit à partir de l’oxygène présent dans l’air ambiant, comme déjà déployée sur d’autre sites du groupe. Conforté par le succès de ces installations préalables, Volvic a validé la mise en œuvre d’un ozoneur, rapide à déployer, en fonction depuis 2018
« Nous avons consacré six mois à l’ingénierie du projet, à son chiffrage et au calibrage de la solution pour nous doter d’un système d’ozonation adapté à nos attentes en matière d’économies d’eau et de recyclage », explique Sébastien Mazurek, Responsable Process chez Volvic.
Depuis sa mise en service, l’ozoneur permet de traiter l’eau des rinceuses, stockée dans deux cuves de 50 m3, et d’alimenter en eau de process les deux usines, notamment le réseau de l’usine Fruit, pour une réutilisation dans les CIP (Cleaning In Place – pour nettoyer les circuits), la stérilisation et les rinçages entre les différentes recettes de boissons.
Le principe de l’installation repose sur une boucle de recirculation qui permet d’assurer une ozonation de l’eau en continu, tandis qu’un passage sur UV, permet d’éliminer les traces d’ozone et ainsi obtenir une eau limpide totalement exempte de goût ou de résidus de produits chimiques.
« L’équipe Ingénierie a pu déterminer les besoins précis en ozone, nécessaires au recyclage de l’eau » ajoute Sébastien Mazurek. « L’installation compacte comprenant un ozoneur et un skid d’injection a pu s’intégrer facilement dans le process de l’usine. »
Des gains de performance dans le cadre d’une démarche environnementale durable
Après trois ans de fonctionnement, l’ozoneur remplit pleinement ses objectifs de réduction des consommations hydriques. À la clé, c’est une économie de près de 600 m3/jour en eaux recyclées qui sont aujourd’hui valorisées sur le site de Volvic Fruit.
Des objectifs atteints également grâce à la fiabilité du système : en trois ans d’exploitation 24h/24, aucun arrêt de production n’a été constaté, tandis qu’une simple maintenance annuelle suffit à conserver l’installation en parfaites conditions opérationnelles.
« Au total, 380 millions de litres d’eau ont pu être économisés entre 2017 et 2020 pour des volumes de productions stables. L’installation de l’ozoneur fait partie des nombreux investissements qui nous ont permis d’atteindre ce résultat. », souligne Sébastien Mazurek qui voit également dans la nouvelle installation une souplesse de la maintenance et une sécurité optimale dans la mesure où l’ozoneur ne requiert aucune manipulation de produits chimiques. Et de conclure : « Ce projet s’inscrit dans une démarche environnementale long terme que nous entendons soutenir dans le cadre de notre stratégie globale d’économies d’eau ».